En Egypte les gazaouis oui les soudanais condamnés.

Publié le par mai_si

 Parait-il, les 2000 soldats egyptiens sont dépassés pour empêcher 200 000 gazaouis de passer en Egypte, ils seraient plus spécialisés dans  le soudanais qui cherche à  passer en Israel, plus facile à retenir par la force,  pas d´explosifs et  moins médiatiser.
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Israël, terre promise des réfugiés africains en Egypte
Malgré les risques, ils tentent coûte que coûte de franchir la frontière.
Par Claude Guibal
QUOTIDIEN : mercredi 22 août 2007

C ’est risqué, mais ce n’est pas de l’inconscience ! Le courage, c’est être conscient du danger, et d’y aller quand même.» Sur un trottoir du Caire noyé par la chaleur, Poncet tente en vain de convaincre Augustin de l’intérêt de passer clandestinement en ­Israël. Depuis plusieurs mois, gagner coûte que coûte l’Etat hébreu est devenu un des objectifs des Africains du Caire, à la suite de rumeurs assurant qu’Israël était à la recherche de main-d’œuvre étrangère.

Entre l’Egypte et Israël, au sud de la bande de Gaza, les pistes transfrontalières sont anciennes, et parfaitement connues des Bédouins qui multiplient les trafics illégaux. Les tentatives de passage de réfugiés africains sont quotidiennes. Le mois dernier, plus de 220 personnes ont été arrêtées à la frontière. Une équipée dangereuse, et parfois fatale. Le 22 juillet, Haja Abbas Haroun, une Soudanaise de 28 ans originaire du Darfour, est tombée sous les balles des gardes-frontières égyptiens. Quatre de ses compagnons d’infortune, dont un enfant, ont été blessés.
 
Frappés.  Cette semaine, l’ONG Human Rights Watch a appelé à enquêter sur la mort de trois autres clandestins, qui auraient été abattus et frappés à mort par des gardes-frontières en Egypte. La presse israélienne a en effet publié les témoignages de militaires israéliens qui affirment avoir été témoins de ces scènes. Mais ces morts tragiques n’ont pas entamé la détermination de tous ceux qui continuent de planifier leur départ. « Il suffit qu’on apprenne qu’un frère a réussi à passer pour que dix autres essaient à leur tour», expliquent Poncet et Augustin. Ce ne sont pas là leurs vrais noms, pas plus qu’ils ne souhaitent qu’on précise leur nationalité. Arrivés au Caire il y a six ans, ils sont originaires d’un pays d’Afrique francophone, où l’insécurité, la violence et la pauvreté sont telles qu’ils ont préféré fuir vers l’Egypte, en attente de lendemains meilleurs. Dans la plus grande capitale du continent, ils n’ont pas trouvé l’eldorado espéré. Ils vivent de petits boulots et de trafics pas toujours légaux, souffrent de racisme, rêvent d’Europe ou d’Amérique et ne sont pas les seuls : Erythréens, Ivoiriens, Congolais, Nigérians ou Soudanais se pressent dans la capitale égyptienne.
A eux seuls, les Soudanais représentent la plus large communauté de réfugiés en Egypte. Ils seraient plus d’un million, mais seule une infime partie a officiellement le statut de réfugiés accordé par le Haut commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR). Selon l’ONU, 1 200 Soudanais auraient trouvé refuge ces derniers mois en Israël. La plupart sont originaires du Darfour. A ceux-là, le gouvernement israélien a annoncé qu’il envisageait de porter assistance. Mais désireux d’endiguer le flot des clandestins, le cabinet d’Ehud Olmert a précisé que tous les migrants entrés illégalement seraient désormais renvoyés en Egypte. Le ministre israélien de l’Intérieur, Meïr Shitrit, souhaiterait par ailleurs l’édification d’une barrière le long des 250 kilomètres de frontière. Un projet qui n’a toutefois que peu de chances de voir le jour.
Depuis une semaine, Poncet et Augustin attendent des nouvelles de camarades qui ont tenté l’aventure. Un de leurs amis, intercepté à la frontière, vient de rentrer au Caire après avoir passé plusieurs semaines en prison. «Les 200 dollars qu’il avait n’étaient pas suffisants pour payer un passeur», explique Poncet. Selon la rumeur, les tarifs pratiqués tourneraient autour de 1 500 dollars par personne, auxquels il faut ajouter des rétributions substantielles pour les intérimaires, comme les chauffeurs de taxi qui convoient les Africains du Caire à la frontière, et n’hésitent pas à dénoncer leurs passagers en cas de bakchichs insuffisants.
Mourir.  ­Israël a autrefois été une plaque tournante pour les clandestins africains, qui l’utilisaient comme tremplin afin de regagner l’Europe via la Turquie. Mais désormais, ces derniers espèrent surtout trouver un travail en Israël, et s’y établir durablement. «Si tu es prêt à travailler dur, tu seras accueilli convenablement là-bas», assure Augustin. Ceux qui sont parvenus à passer le leur jurent : les conditions de vie sont bien meilleures qu’au Caire. Des propos qui font mouche parmi les ressortissants soudanais. En décembre 2005, plusieurs milliers d’entre eux, qui campaient sur une place du Caire pour protester contre la décision du HCR de stopper les procédures d’installation dans des pays tiers, avaient été délogés par une violente opération de police, soldée par au moins 23 morts, des centaines de blessés et autant d’arrestations. Depuis, pour fuir l’Egypte, ils sont prêts à prendre tous les risques. Y compris à mourir : cette semaine, le corps d’un autre Soudanais a été retrouvé au sud d’al-Arish, non loin de la frontière, ligoté et roué de coups.
 
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