Nettoyage ethnique envers les chrétiens d´Orient programmé?

Publié le par mai_si

Des faits, chiffres à l´appui:
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Chrétiens d'Orient :

 

                               Les martyrs oubliés

 

par Michel Gurfinkiel

 

 

Les chrétiens du Proche-Orient, coptes en Égypte, maronites au Liban, chaldéens en Irak, Arméniens en Turquie, melkites ou orthodoxes en Syrie, ou encore Palestiniens de Bethléem, connaissent depuis un demi-siècle un exode silencieux. Chassés de leurs terres natales par la guerre et le flux de l'islam. Retour sur une tragédie occultée.

 

La principale population de réfugiés, au Proche-Orient, ce ne sont pas les Palestiniens musulmans, victimes de la première guerre israélo-arabe en 1948, ni même les juifs des pays arabes et d'Iran, contraints à un exode symétrique entre 1945 et 1979, mais les chrétiens de culture arabe, araméenne, arménienne ou grecque. Près de dix millions de ces derniers ont en effet été amenés à abandonner leur foyers ou à émigrer depuis la Première Guerre mondiale : le rapport, avec les réfugiés musulmans de Palestine (un demi-million d'âmes à l'origine) est donc approximativement de vingt à un ; avec les juifs des pays d'islam (près d'un million d'expulsés), il serait environ de dix à un.

 

Ces données, étrangement, sont mal connues. Plus étonnant encore : l'exode des chrétiens se poursuit sous nos yeux, à l'aube du XXIe siècle, sans susciter beaucoup de compassion ni même de curiosité médiatique. Le cas le plus flagrant est celui des Palestiniens chrétiens de Cisjordanie : voici une vingtaine d'années, ils formaient 15 % de la population locale ; depuis la mise en place d'un pouvoir palestinien autonome, en 1994, ils ne sont plus que 2 à 3 %. Une situation analogue se dessine en Égypte, où la minorité chrétienne copte, hier florissante, en est peu à peu réduite à émigrer. Le journaliste américain Joseph Farah, lui-même d'origine arabe chrétienne, estime qu'à ce rythme, on pourrait passer au Proche-Orient d'une population chrétienne actuelle de quinze millions d'âmes à six millions à peine vers 2020. Ce serait le dernier acte de l'effacement du christianisme dans la région même où il est né, où il a fixé sa doctrine et où il s'est doté des structures qui, aujourd'hui encore, régissent sa vie communautaire dans le reste du monde : épiscopat, conciles oecuméniques, clergé, monachisme.

 

Pourquoi cette situation ? Dans un article publié en octobre dernier par un journal proche du Saint-Siège, Civilta Cattolica, l'analyste italien Giuseppe de Rosa rappelle que l'islam est avant tout " la religion du djihad ", " une interminable entreprise guerrière en vue de conquérir les territoires " qui ne lui appartiennent pas encore. Il ne raisonne donc qu'en termes binaires : membres du groupe contre étrangers, amis contre ennemis, auxiliaires utiles ou populations inutiles, fidèles ou infidèles. Immense différence avec la plupart des autres religions, à commencer par le judaïsme et le christianisme, qui, même quand elles recourent à la guerre, donnent la priorité à des considérations non-guerrières, telles que le droit naturel ou la société civile. Les chrétiens ont pu être tolérés par les pouvoirs musulmans à certaines époques et dans certains lieux. Quand les circonstances changent, cette tolérance disparaît.

 

Jusqu'au VIIe siècle, le Proche-Orient était presque exclusivement chrétien. L'islam l'a supplanté par la force. Deux grandes étapes : la conquête arabe qui islamise l'Égypte et le Levant en six ans à peine, de 636 à 642 ; la conquête turque qui grignote l'Asie mineure entre le Xe et le XVe siècles. Une seule et même stratégie : quelques opérations militaires décisives permettent aux musulmans de prendre le contrôle politique d'une province ou d'un État ; le nouveau pouvoir joue ensuite des divisions entre chrétiens (jacobites contre melkites, coptes contre orthodoxes, Grecs contre Latins); enfin, le régime de la " dhimma " ("protection ") , mélange de mesures discriminatoires et d'oppression financière, incite peu à peu les chrétiens à se convertir, en général par familles ou parentèles entières. Au bout de quelques générations, un pays qui était chrétien à 90 % au moment de la conquête ne comporte plus que quelques minorités chrétiennes, soit dans les villes, où elles exercent des professions jugées " utiles " par le pouvoir islamique, soit dans des régions difficiles d'accès, notamment les montagnes.

 

A deux reprises, une modification du rapport de forces global entre islam et chrétienté a permis aux Églises d'Orient de reprendre souffle et même de connaître une brève renaissance : les Croisades, du XIe au XIIIe siècles ; et surtout l'expansion européenne moderne, du XVIIIe siècle au second tiers du XXe siècle. Pendant cette seconde période ("la plus heureuse de leur histoire " selon l'universitaire chrétien hiérosolomytain George Hintlian), les communautés chrétiennes sont " adoptées " par les puissances occidentales : la Russie veille sur les orthodoxes, la France sur les Églises rattachées à Rome, et la Grande-Bretagne sur toutes les autres communautés ; l'Autriche, l'Allemagne, l'Italie, les États-Unis et même la Grèce interviennent également. Les pouvoirs musulmans sont donc contraints d'accorder aux minorités une pleine liberté religieuse et une égalité sociale ou politique presque complète. Les chrétiens d'Orient ont en outre accès plus largement que les musulmans à une éducation de type occidentale, elle-même facteur de réussite économique: ils forment l'essentiel de la classe moyenne dans l'Empire ottoman jusqu'à la Première Guerre mondiale, avant de jouer un rôle analogue, jusque vers 1970, dans la plupart des pays arabes.

 

Mais la fin de la domination occidentale (ou la décolonisation) annule ces acquis du jour au lendemain. Les Occidentaux y consentent au nom de leurs propres principes, judéo-chrétiens ou laïques : droit naturel, droits de l'homme. Les musulmans n'y voient qu'un retour de balancier géopolitique en leur faveur, même s'il est moins dû à une victoire militaire qu'à la simple démographie (en moyenne, le taux de natalité des musulmans est deux fois plus élevé que celui des chrétiens au Proche-Orient). Dans certains pays islamiques, les chrétiens, ou certains groupes chrétiens, sont expulsés. Ailleurs, on les ramène, en droit ou en fait, à un statut de seconde zone, ce qui les amène à émigrer. Le phénomène s'accélère avec la montée, au sein de la société musulmane, de mouvements dits intégristes ou "islamistes", prônant un " djihad " permanent et l'exclusion totale des non-musulmans des zones anciennement islamisées, comme le monde arabe.

 

 

1.      TURQUIE.  La Turquie ottomane avait entrepris, en 1915, de liquider la minorité chrétienne arménienne d'Anatolie orientale (1,5 million d'âmes). En 1922, Mustafa Kemal expulse la communauté grecque orthodoxe d'Asie mineure (1,5 millions d'âmes), mesure suivie, il est vrai, par un " échange de populations " : le transfert en Anatolie des Turcs vivant encore en Grèce (cinq cent mille personnes). Quelques trois cent mille Grecs vivaient encore dans la région d'Istanbul et de la mer de Marmara, rassurés par le régime républicain et laïque institué par Kemal à partir de 1923 : des discriminations, au début des années 1940, puis une série de pogromes, au début des années 1950, entraînent des départs en masse. Du moins la République turque a-t-elle châtié les instigateurs des pogromes : allant jusqu'à condamner à la potence le premier ministre de l'époque, Adnan Menderes. Il ne reste plus aujourd'hui en Turquie que cent mille chrétiens environ..

 

2.      SYRIE.  Les communautés chrétiennes (grecque-orthodoxe, melkite, arménienne, araméenne) formaient le quart de la population syrienne au début du XXe siècle. Elles représentent encore 7 % de la population actuelle : 1,5 million sur près de vingt millions. Cette survie relative s'explique tient aux particularités de la politique locale : le régime Assad, en place depuis 1970, s'appuie sur la minorité musulmane alaouite qui, afin de contrebalancer la majorité sunnite (un peu plus de 50 % de la population), a passé des alliances avec les autres minorités du pays, chrétiens mais aussi druzes ou sunnites kurdophones. Pour autant, les chrétiens n'ont pas cessé de s'interroger sur l'avenir. Et d'émigrer, quand l'occasion leur en était donnée. Au besoin, ils se font passer pour Palestiniens à l'étranger, afin de bénéficier d'aides caritatives ou de sympathies politiques. Un " mensonge honnête " : une partie des Palestiniens sont d'origine syro-libanaise récente.

 

3.      LIBAN.  En 1932, 800 000 chrétiens formaient 55 % d'une population libanaise évaluée à 1,5 million d'âmes. Aujourd'hui, après diverses turbulences et surtout la longue guerre civile de la fin du XXe siècle (1975-1990), les chrétiens sont 1,5 millions, soit 27 % sur 4,5 millions. Plus de la moitié d'entre eux sont des " réfugiés de l'intérieur ", chassés de leur ville ou village d'origine et contraints de se réinstaller dans les derniers bastions à majorité chrétienne, comme la banlieue Est de Beyrouth. Une diaspora libanaise chrétienne s'est constituée en Europe, aux États-Unis, en Amérique du Sud, en Afrique subsaharienne, en Australie. Au total, elle compterait six millions d'âmes, dont deux millions aux États-Unis. Si le président de la République est toujours un chrétien (une tradition remontant à 1943), le pouvoir réel est désormais aux mains des musulmans sunnites ou chiites. Certains clans chrétiens se sont alliés aux alaouites syriens, " protecteurs " et occupants du Liban depuis 1990. D'autres, notamment le patriarche maronite Nasrallah Sfeir, militent pour la restauration de l'indépendance nationale.

 

4.      PALESTINE.  Les chrétiens formaient au début du XXe siècle près du quart de la population arabe palestinienne, soit un peu plus de cent mille âmes sur un total d'un demi-million. En 1948, ils en formaient probablement 20 % : soit trois cent mille âmes sur 1,2 million. Après la première guerre israélo-arabe, on a compté environ soixante-dix mille personnes déplacées chrétiennes, en sus des cinq cent mille réfugiés musulmans. Entre 1949 et 1967, le régime jordanien, puissance occupante en Cisjordanie, a multiplié les vexations à l'égard des chrétiens et favorisé leur émigration : la population chrétienne de Jérusalem-Est passe alors de 28 000 âmes à 11 000, ce qui signifie que 17 000 personnes (61 % de la population) ont été chassés. Le régime israélien, de 1967 à 1993, favorise au contraire le maintien des chrétiens sur place, mais sans aller jusqu'à rattacher à Jérusalem les localités chrétiennes de la périphérie, comme le souhaitait le maire chrétien de Bethléem, Elias Freij. La mise en place en 1994 de l'Autorité palestinienne, le quasi-État musulman dirigé par Yasser Arafat, est une catastrophe : des persécutions perpétuelles conduisent au départ des trois quarts de la communauté. Certains d'entre eux trouvent refuge en Israël, les autres en Europe ou aux États-Unis. A Bethléem, on ne compte plus que 15 % de chrétiens en 2003, contre 62 % en 1990 : les habitants chrétiens expulsés ont été remplacés par des Bédouins islamistes de la région de Hébron.

 

5.      ISRAËL.  Seul État non-arabe et non-musulman du Proche-Orient, Israël compte aujourd'hui trois cent cinquante mille habitants chrétiens sur 6,5 millions, alors qu'il n'en recensait en 1951 que trente mille sur 1,5 million : en chiffres absolus, cette population a donc été multipliée plus de onze fois ; en chiffres relatifs, par rapport à une population en très forte croissance, elle est passée approximativement de 3 % à 6 %. Au cours des vingt premières années qui ont suivi l'indépendance (1948-1968), de nombreux chrétiens israéliens de culture arabe ont émigré. Aujourd'hui, on assiste au contraire à une immigration de Palestiniens chrétiens de Cisjordanie en Israël. Les communautés catholique et orthodoxe ont en outre été renforcées, dans les années 1990, par l'arrivée de nombreux chrétiens de l'ex-URSS autorisés à immigrer en raison de liens familiaux avec des juifs. Le Vatican a signé un concordat avec Israël en 1998 et vient de créer un évêché catholique de langue hébraïque.

 

6.      JORDANIE.  Lors de sa création en 1923, l'émirat de Transjordanie ne comptait qu'un demi million d'habitants, dont quelques milliers de Bédouins chrétiens, descendants des tribus christianisées attestées en Arabie jusqu'à l'époque de Mahomet. Après 1948, cette communauté a été grossie par des réfugiés chrétiens palestiniens des environs de Jérusalem, qui lui étaient liés par des cousinages et des mariages depuis le XVIIe siècle. Elle représente aujourd'hui 10 % environ de la population totale. Depuis 1970, la dynastie hachémite protège ses sujets chrétiens afin de se concilier l'opinion publique occidentale. L'un des confidents du feu roi Hussein, le journaliste Rami el-Khouri, était chrétien.

 

7.      IRAK.  Près de 10 % de chrétiens en Irak en 1920 (300 000 sur 3 millions d'habitants), 3 % aujourd'hui (un million sur vingt-quatre millions d'habitants). L'un des " actes fondateurs " du nationalisme irakien a été le massacre, en 1932, de plusieurs milliers d'Assyriens chrétiens du nord du pays, de langue araméenne, et l'expulsion de plusieurs dizaines de milliers de survivants. Il est vrai que cette communauté réclamait la création d'un État autonome. Le premier roi, Fayçal Ier, personnage romantique venu du Hedjaz, est mort de chagrin et de dégoût quelques mois plus tard après ce génocide, tandis que son fils Ghazi organisait une parade pour célébrer l'événement. Les autres chrétiens irakiens, notamment les Chaldéens catholiques, ont émigré à 50 %, ou s'en tiennent depuis à une attitude de soumission absolue envers le pouvoir musulman. Saddam Hussein avait pour ministre des Affaires étrangères un catholique, Tarik Aziz, aujourd'hui prisonnier des Américains. Fondateur du Baath, le parti nationaliste arabe dont se réclamait Saddam, le chrétien syrien Michel Aflak a été contraint de se convertir à l'islam quand il s'est réfugié en Irak, dans les années 1970.

 

8.      ARABIE SAOUDITE.  Le christianisme et le judaïsme sont interdits dans le royaume, sous le prétexte que la Péninsule arabique, terre sainte de l'islam est " analogue à une mosquée ". Les juifs ne peuvent obtenir de visa d'entrée, sauf s'ils détiennent un passeport diplomatique. Les chrétiens étrangers en situation régulière diplomates, hommes d'affaires - ne peuvent célébrer leur culte qu'en privé. Le prosélytisme entraîne l'expulsion immédiate, s'il s'agit d'un étranger, et la mort, s'il s'agit d'un Saoudien ou du ressortissant d'un pays musulman.

 

9.      PAYS DU GOLFE, YÉMEN.   Les citoyens ne peuvent pratiquer une autre religion de l'islam : les minorités, naguère nombreuses, ont été progressivement expulsées. Les étrangers (y compris les résidents permanents) sont autorisés à pratiquer le christianisme en privé. Quelques familles juives autochtones jouissent du même privilège à Bahreïn et au Yémen.

 

10.  IRAN.  Officiellement, la population chrétienne n'atteint pas 0,2 %. On l'évalue parfois à 0,5 %. Bien traitée sous la dynastie Pahlavi, elle bénéficie d'une certaine indifférence de la part de la République théocratique instituée par Khomeini en 1979, et dispose d'un député au parlement. Tout acte de prosélytisme est puni de mort, ainsi que toute relation sexuelle avec une femme musulmane. Les élèves des écoles chrétiennes doivent assister à des cours d'initiation à l'islam, destinés à " hâter leur conversion à la religion véritable ". Les autorités de Téhéran préfèrent les chrétiens " nationaux ", comme les Arméniens, installés dans le pays depuis le XVIe siècle, aux " étrangers ", arrivés plus tard. Les catholiques sont particulièrement mal vus, notamment depuis la conversion de la princesse Ashraf, sur jumelle du dernier chah. La moitié des chrétiens iraniens auraient fui depuis 1979. La plupart se sont réfugiés en Californie.

 

11.  ÉGYPTE.   Ce sont les coptes égyptiens qui, en se ralliant aux conquérants arabes en 642 par haine envers les Byzantins orthodoxes, ont rendu irréversible la progression de l'islam en Orient. Cette communauté a connu une brillante renaissance au XIXe siècle et au début du XXe siècle, sous la monarchie d'origine turque fondée par Mehemet Ali. Elle représentait alors 15 à 20 % de la population et défendait l'idée d'une civilisation "pharaonique", propre à l'Égypte et différente de la culture arabe. La révolution nassérienne, à partir de 1952-1953, lui a été fatale : les coptes ont été exclus de la classe politique, sauf quelques personnalités symboliques (comme le ministre d'État Boutros Boutros-Ghali, devenu secrétaire général de l'Onu puis secrétaire international à la Francophonie) puis dépouillés de leur pouvoir économique. Sous Hosni Moubarak, au pouvoir depuis 1981, les violences en tout genre (de l'attentat à la bombe au viol) se sont multipliées, incitant les jeunes gens et les jeunes filles à émigrer vers la Grande-Bretagne, le Canada et les États-Unis. Les coptes ne seraient plus aujourd'hui que cinq millions environ en Égypte, soit 6 à 7% d'une population égyptienne globale évaluée à 65 millions d'âmes.

 

Paris, Février  2004.

source:

Fondation pour les Relations Internationales Démocratiques et pour la Sécurité de l'Europe
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Nettoyage ethnique en terre d’islam– Aujourd’hui l’orient, demain l’Europe et l’Amérique

Le Moyen-Orient se vide de ses chrétiens. On peut parler d’un véritable nettoyage ethnique, pernicieux et efficace. En ce temps de Noël, nous mettons en lumière le sort des chrétiens en terre d’islam. Nous sommes toutefois solidaires des autres minorités religieuses qui subissent le même sort au nom de l’islam. Dans tous les pays à majorité musulmane un programme suprématiste est à l’œuvre.

L’occident doit regarder la triste réalité, le sort des chrétiens d’orient n’est qu’un prélude, le tour des occidentaux ne saurait tarder.

Aujourd’hui l’Égypte, demain l’Europe et l’Amérique, par Helios d’Alexandrie, un citoyen québécois issu de l’immigration

La persécution des chrétiens en Égypte et dans d’autres pays musulmans ne semble pas émouvoir outre mesure les gouvernements des pays occidentaux. Quand à leurs populations délibérément désinformées ou tenues dans l’ignorance par une presse généralement de gauche et antichrétienne, elles confondent souvent persécutions et conflits ethniques.

Les coptes en Égypte sont tués tous les jours, qui s’en préoccupe ? Le Moyen-Orient se vide de ses chrétiens, qui crie au nettoyage ethnique ? [1] Nettoyage ethnique planifié et financé par le wahhabisme Saoudien et qui pour n’être pas spectaculaire n’en est pas moins pernicieux et efficace !

Les gouvernements occidentaux pour la plupart doivent composer avec des minorités musulmanes issues de l’immigration, ils sont davantage préoccupés de paix intérieure. Soucieux d’entretenir de bonnes relations avec les États musulmans, ils se gardent bien de critiquer le traitement que ces États font subir à leurs minorités chrétiennes et se fendent en quatre pour maintenir la porte ouverte à l’immigration musulmane. Non ! Ce qui préoccupe nos gouvernements ce ne sont pas les coptes d’Égypte, ni les chrétiens du Kosovo, de Turquie, d’Irak, de Gaza, de CisJordanie, d’Algérie, du Soudan, du Nigeria, de la Malaisie, du Pakistan ou du Bengladesh, ce qui les intéresse c’est les bonnes relations commerciales qu’ils désirent absolument développer avec les pays musulmans et pour lesquels ils vont jusqu’à concevoir une politique étrangère taillée sur mesure, [2] elle consiste à ne jamais contrarier ces pays particulièrement dans le domaine des droits de l’Homme et des droits des minorités. Et l’on prend bien soin d’expliquer qu’il est de la plus haute importance de faire preuve de sensibilité à l’égard des musulmans !

Les pays musulmans à l’exception de l’Arabie Saoudite, n’interdisent pas officiellement la pratique chrétienne car cela contreviendrait ouvertement à la Déclaration universelle des droits de l’Homme qu’ils font mine de respecter. Mais qu’à cela ne tienne, ils font de la vie des non musulmans un enfer :

• interdiction de bâtir et de réparer les églises même quand elles subissent les assauts destructeurs des chemises brunes islamistes

• propagande haineuse contre les chrétiens dans les médias islamistes, discours haineux dans les mosquées, littérature haineuse disponible même dans les écoles

• adaptation des programmes scolaires en histoire pour occulter l’apport et la place du christianisme à la civilisation d’Égypte

• enseignement de la langue arabe exclusivement réservé aux enseignants musulmans dont la majorité est ouvertement intégriste, le programme islamiste est ainsi diffusé dès le primaire et les jeunes écoliers chrétiens sont tenus de le suivre

• rapt, viol, mariage et conversion forcés de jeunes filles chrétiennes au vu et au su de la police et interdiction à leurs parents de les visiter • attaques de villages chrétiens par des bandes armées que la police laisse agir quand elle ne les aide pas activement,

• meurtre de prêtres, de religieuses et de ceux qui se convertissent au christianisme

• manifestations bruyantes antichrétiennes où l’on exhibe comme des trophées les nouvelles recrues fraîchement converties à l’islam.

Et cela sans compter la « persécution douce » du fait de l’État, persécution qui prend aussi l’aspect d’une discrimination ouverte [3] accès fermé pour les chrétiens dans tous les domaines particulièrement au niveau de l’appareil étatique, pour voir un copte ministre, sous-ministre, haut fonctionnaire, général, colonel, recteur d’université, doyen de faculté, professeur d’université ou supérieur d’école il faut écarquiller les yeux [4].

L’histoire doublement millénaire du christianisme en Égypte, le nombre élevé de coptes (au delà de 10 millions), le prestige attaché à l’Église copte et son rayonnement particulièrement en Éthiopie ne donne pas droit au christianisme à une reconnaissance dans la constitution du pays. La religion officielle est l’islam et la charia islamique est la source principale de la législation, aucune référence n’est faite au christianisme, les lois inspirées par la charia s’appliquent aux chrétiens.

La minorité chrétienne n’est pas reconnue comme telle, elle est niée dans les forums internationaux, les coptes sont poursuivis par la sécurité de l’État quand ils tentent de faire revivre leur langue d’origine, parler copte est interdit sauf dans les cérémonies religieuses.

Quand Boutros Ghali a été nommé Secrétaire Général de l’ONU les égyptiens se sont-ils réjouis et ont-ils exprimé leur fierté de voir l’Égypte ainsi honorée ? Officiellement oui mais avec circonspection, cependant chez les musulmans c’était la consternation et même la rage de voir un égyptien chrétien ainsi honoré alors qu’on attendait un musulman. Ce même Boutros Ghali qui a piloté durant des années les efforts diplomatiques de son pays en faveur de la paix avec Israël sans accéder cependant, du fait qu’il est chrétien, au poste officiel de ministre des affaires étrangères !

Voilà comment la pratique chrétienne se trouve « interdite » dans un pays à majorité musulmane comme l’Égypte. Il aurait été bien sûr préférable et de loin que cette interdiction prenne un caractère officiel, du moins le monde saurait à quoi s’en tenir et cela rendrait plus difficile la politique de l’autruche. Mais les persécuteurs islamistes sont des gens avisés, la dissimulation et le mensonge ne sont pas leurs moindres « armes tactiques », à l’occidental volontairement aveugle et taraudé par son sentiment de culpabilité ils offrent l’image de l’islam « tolérant et conciliant » non sans lui rappeler avec insistance les croisades et la colonisation.

Les chrétiens sont persécutés parce qu’ils sont chrétiens et parce que les persécutions sont un outil d’islamisation terriblement efficace [5]. Ceux qui véhiculent une vision idéalisée des persécutions et qui soutiennent que « le martyr des chrétiens ouvre la voie au salut de tous les musulmans » devraient se raviser, les islamistes en tuant les chrétiens remercient Allah de leur donner cette occasion d’accomplir une bonne action, ils font acte de piété et ne s’empêchent pas de clamer Allahu Akbar en jouant du gourdin ou du couteau de boucherie ! Si en effet certains musulmans s’écœurent de voir le sang versé et vont même jusqu’à se questionner sur la nature profonde de leur religion, le spectacle même des persécutions leur inspire suffisamment de crainte pour les dissuader de réagir.

Cependant les exceptions existent, récemment un jeune internaute musulman a dénoncé ouvertement sur son blog la discrimination officielle dont les chrétiens sont l’objet, en effet il est interdit aux étudiants chrétiens de s’inscrire aux facultés non théologiques de l’Université d’Al Azhar, or cette université est financée par les deniers publics et les chrétiens autant sinon plus que les musulmans contribuent par leurs taxes à son financement. Ce jeune internaute a été poursuivi pour diffamation à l’endroit de l’État et de ses institutions, il a écopé de 4 ans de prison, son propre père s’est cru obligé de le renier ouvertement [6] !

Il est temps que les chrétiens d’occident se débarrassent de cette vision romantique mais tellement fausse des persécutions des premiers chrétiens. Ces persécutions se sont avérées inefficaces parce qu’elles ont été appliquées brièvement et d’une façon inégale à travers l’empire romain, les païens eux-mêmes se sont élevés contre les persécutions et ont protégé les chrétiens. Toute autre s’est révélée la persécution islamique, persécution soutenue pour laquelle tout est mis en œuvre pour en arriver à une sorte de solution finale.

Ceux qui croient que les persécutions ne sont pas efficaces n’ont qu’à s’ouvrir les yeux sur la réalité religieuse des pays musulmans particulièrement dans les pays arabes, en Turquie et en Iran. Les minorités non musulmanes n’ont cessé de diminuer, l’homogénéité religieuse en faveur de l’islam gagne tous les jours du terrain, il s’agit d’une politique délibérée conduite méthodiquement et sans état d’âme.

L’occident, s’il veut être lucide, n’a d’autre choix que regarder la triste réalité [7], le sort des chrétiens d’orient n’est qu’un prélude, le tour des occidentaux, chrétiens, juifs, agnostiques ou athées ne saurait tarder, la ligne de défense de l’occident se trouve aujourd’hui en Égypte, au Liban, en Syrie, en Irak, en Iran, au Soudan, en Algérie, au Nigeria et dans tous les pays à majorité musulmane et minorité chrétienne où un programme islamique suprématiste est à l’œuvre.

Que l’on prenne garde à cet esprit de Munich qui plane sur les rapports entre l’Occident et le monde musulman, particulièrement en ce qui a trait aux minorités religieuses.

À moins que l’on ne se résolve au sacrifice des chrétiens et que l’on ne fasse comme ces romains du poème "En attendant les barbares" de Cavafy !

mercredi 26 décembre 2007, par Helios d’Alexandrie

Notes: http://www.pointdebasculecanada.ca/spip.php?article159

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D
oui c'est vrai c'est un homme qui lui ressemble qui a était crussifié pour que dieu sauve jésus mais il allait le faire et ils l'ont fait avec cet homme
Répondre
M
<br /> <br /> On va dire ca!<br /> <br /> <br /> <br />
R
les tueurs de jésus pleur pour les chrétiens on aura tout vu et tout lu avec les faschisionistes
Répondre
M
<br /> <br /> oui en effet on aura tout lu:<br /> <br /> «Nous avons vraiment tué le Christ, Jésus, fils de Marie, le Messager d'Allah»... Or, ils ne l'ont ni tué ni crucifié; mais CELA LEUR A APPARU AINSI ! Et ceux qui ont discuté sur son sujet<br /> sont vraiment dans l'incertitude : ils n'en ont aucune connaissance certaine, ils ne font que suivre des conjectures et ils ne l'ont certainement pas tué. Sourate 4:157-158<br /> IL FAUT VOUS DÉCIDEZ, VOUS RISQUEZ DE NE PLUS ÊTRE CRÉDIBLE MÊME AUX YEUX DES MUSULMANS?!<br /> <br /> <br /> <br />