Yeshiva "Merkaz Ha-Rav" ou rapport de cause à effet

Publié le par mai_si

Serait-ce le fait d´un pur hasard?
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Haut lieu du sionisme religieux, la Yeshiva "Merkaz Ha-Rav" compte près d’un millier d’étudiants. Elle a été fondée en 1924 par le Rav Avraham Itzhak Kook , puis dirigée jusqu’en 1981 par son fils, le rav Tsvi Yehoudah.

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voici ce qu´on lisait le 1 mars 2008 sur Arouts7
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Y-a-t-il un avenir pour un sionisme religieux de gauche ?
par Shraga Blum
samedi 1 mars 2008 - 23:32

 

Dès avant la création de l'Etat d'Israël, le courant sioniste-religieux, issu du mouvement Mizrahi, s'était fixé comme mission de collaborer pleinement à l'édification de l'Etat juif à naître, suivant les enseignements de son leader spirituel, le Rav A.I. Kook ztsl: accompagner l'oeuvre divine des pionniers laïcs de l'Etat, en tentant d'insuffler progressivement un contenu spirituel et religieux à la société en gestation.

Dès la naissance de l'Etat, le Mizrahi décidait d'accepter la proposition de David Ben Gourion et de participer aux différents gouvernements formés principalement par le Mapaï, ancêtre du Parti Travailliste. En 1956, le Mizrahi et sa branche ouvrière, le Hapoël Hamizrahi fusionnaient pour devenir le Parti National Religieux (Mafdal), dont la figure emblématique fut incontestablement le Dr. Yossef Burg z.l., personnage charismatique et unanimement respecté dans la classe politique, et qui participa à tous les gouvernements de 1949 à 1986! C'est durant cette période aussi que furent élaborés les principaux accords formant le fameux"status-quo", qui régissant les rapports entre la vie publique de l'Etat et les prescriptions religieuses.

Trois événements majeurs contribuèrent à transformer le courant sioniste-religieux : en 1967, la Guerre des Six-Jours avec la Libération de Jérusalem et de la Judée-Samarie, l’électrochoc de la Guerre de Kippour, en 1973, et l'arrivée de Menah'em Begin au pouvoir, en 1977, après trente ans de pouvoir travailliste.

Le Parti National Religieux, fidèle à une politique constante, décidait de s’allier avec les forces dominantes du moment, et scellait une alliance assez naturelle avec Menahem Begin, plus proche des idéaux juifs traditionnels que les premiers dirigeants socialistes. Dès lors, notamment sous l'impulsion du Rav Tsvi Yehouda Kook ztsl, le mouvement sioniste-religicux se confondit progressivement avec celui des "implantations", ces milliers de familles juives qui partirent s'installer en Judée-Samarie retrouvée, berceau de la nation hébraïque, soutenus et encouragés par les gouvernements de droite, mais aussi de gauche.

C'est à cette période que le courant sioniste-religieux connut une scission idéologique, assez marginale en nombre, mais réelle. Certains rabbins et intellectuels religieux estimèrent que ce courant était devenu trop « extrême » et "droitier", privilégiant "la Terre à l'Homme", et "détaché des besoins sociaux de la population". Les durs débats qui précédèrent la cession du Sinaï à l’Egypte virent apparaître en parallèle deux mouvements religieux de gauche, voire pacifistes, "Oz Vechalom" et "Netivot Chalom", initiés et menés par des rabbins tels que les Rabbanim Aharon Lichtenstein et Yehouda Amital, ou encore les Professeurs Aviézer Ravitzky et Ouriel Simon. En 1998, le Rav Amital concrétisait ce courant de pensée en parti politique, "Meimad", prônant une vision "modérée et pluraliste" du sionisme-religieux, acceptant des concessions territoriales majeures contre "une paix réelle", et demandant une inversion des priorités au profit des problèmes sociaux et éducatifs de la société. Sur le plan philosophico-religieux, il s’agissait de redonner dans les Yeshivot, une place de choix à la pensée du Rav Yossef Dov Soloveichik, tournée vers le développement religieux de l’individu, face à une « hégémonie » de la pensée du Rav A.I. Kook, privilégiant la Rédemption collective de la Nation hébraïque.

Ce mouvement de pensée prit rapidement une certaine ampleur dans les cercles des intellectuels religieux et quelques Yeshivot, car il donnait l'impression de rapprocher à nouveau le monde religieux du "courant central et consensuel" de la population, de réunir à nouveau rabbins et universitaires, et de réconcilier le sionisme religieux avec les principes chers aux fondateurs de l'Etat. En plus d'un recentrage idéologique, "Meimad" représentait une alternative rajeunie et revigorée aux caciques du PNR considérés comme « embourgeoisés » et faisant partie de la "nomenclature."

Pour les élections de 1999, "Meimad" s'affiliait à "Israel Ah'at" d'Ehoud Barak, puis au Parti Travailliste, dont il fait encore partie aujourd'hui, sous la direction du Rav Michael Melchior, président de la Commission parlementaire de l'Education, et seul depute "Meimad" à avoir été élu à la Knesset.

Trente ans après son apparition, force est de constater que cette mouvance a pratiquement disparu du paysage politique et intellectuel israélien. La seule Yeshiva qui prônait ces principes, "Yeshivat Shilouv" du Kibboutz Ein Tsourim, ferme ses portes, « uniquement pour des raisons économiques » nous dit-on. Le parti "Meimad" n'existe presque plus que sur le papier, malgré leur grandeur intrinsèque, les Rabbanim qui ont initié cette voie n’ont jamais atteint l’aura de leurs collègues de droite, et plus personne n'entend la voix des intellectuels qui avaient tenté de façonner cette "nouvelle manière" d'être sioniste-religieux. C’est une défaite sur tous les plans.

Quelles en sont les causes ?

Le Rav Melchior y voit "l’effet d’une 'chape de plomb’ imposée par la droite religieuse", et réfute l'idée que "seul le Ihoud Leoumi représenterait légitimement le sionisme religieux." Et à la question de sa participation à des gouvernement de gauche, il répond « qu’il arrive paradoxalement à être bien plus efficace pour les besoins du monde religieux en étant avec les partis au pouvoir, qu'en faisant une opposition systématique". Mais il refuse l’idée d’une défaite idéologique : « Les idées de Meimad ont triomphé dans la société, même si cela ne s’est pas traduit par un mouvement politique conséquent au sein du sionisme religieux. Aujourd’hui, on parle ouvertement d’un Etat palestinien, et les problèmes sociaux d’Israël sont à l’ordre du jour !»

Que s'est il passé alors pour qu'un tel mouvement échoue à ce point? Le Rav Haïm Navon donne une partie de l'explication: "Nous avons tenté de donner à notre jeunesse une éducation moins ‘droitière’, pluraliste, plus axée sur les besoins sociaux que sur le combat à outrance pour Erets Israël. Mais les accords d’Oslo, le terrorisme, la 2e Intifada et tout ce qui s'en est suivi, ont donné raison à la droite, et sont venus briser tous les rêves non seulement au sein de cette tendance du sionisme religieux, mais de la majeure partie de la société israélienne. Dès lors, les tenants d'Erets Israël étaient confortés dans leurs choix, et nous, faisions figure de décalés par rapport aux réalités, voire de naïfs ou d’irresponsables.»

Cette césure idéologique et religieuse entre droite et gauche dans le courant sioniste­ religieux n'est finalement pas fondamentale. Entre le Rav Kook le Rav Soloveitchik, le fossé n'est pas infranchissable, si tant est qu’il existe. Les buts du sionisme religieux sont les mêmes, que l'ont soit plus proche d'une tendance ou de l'autre, et les idéaux sociaux de la Thora ne sont pas incompatibles avec notre possession de la Terre d'lsraël, bien au contraire.

Mais dans la réalité d’aujourd’hui, ce sont les contingences imposées de l'extérieur qui nous dictent vers où l'accent doit être mis. Et c'est en cela que le sionisme religieux de gauche s'est lourdement trompé. Il a cru que le moment était venu pour se donner entièrement aux problèmes intérieurs du pays, quitte à mettre en sourdine notre lutte pour l'existence et notre droit au territoire national. Aussi primal que cela puisse paraître, c'est encore sur ces champs de batailles existentiels que nous sommes obligés de nous livrer prioritairement.

"Il y a un temps pour tout" disait le plus sage des Rois d'lsraël. 

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et voici ce qui s´en suivit le 6 mars 2008
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Huit personnes assassinées à la yéshiva Merkaz Harav de Jérusalem
par Rebecca Serfaty
jeudi 6 mars 2008 - 22:37

 

 Un terroriste a ouvert le feu jeudi soir, 6 mars, sur des étudiants de la yéshiva Merkaz Harav de Jérusalem, située à l’entrée de la ville. 8 personnes ont été assassinées et 7 autres blessées dont 3 sont dans un état grave. 
Plus de 50 ambulances ont été dépêchées sur les lieux ainsi que des cars de police. Le terroriste, qui a agi seul à l'aide d'une arme automatique, a été tué par un officier de réserve habitant à proximité de la yeshiva. Il avait semble-t-il dissimulé son arme dans une boite en carton. L’attentat a eu lieu dans la bibliothèque. Les tirs ont duré entre 10 et 15 minutes selon les témoins. Le terroriste y est entré et a vidé des dizaines de chargeurs sur les élèves. Les premiers secouristes ont dû travailler sous les tirs.

Selon la chaîne de télévision Arouts 2, tous les élèves de la yéshiva ont été évacués, les autres se sont cachés dans les chambres et dans les abris. Les unités anti-terroristes de la police et de l’armée ainsi que des démineurs sont entrées à l’intérieur de la yéshiva et l’ont passée au peigne fin. Les forces de sécurité n’avaient pas été averties des risques d’un attentat.

Les blessés ont été évacués vers les hôpitaux Shaaré Tsedek et Hadassah Ein Kerem. Toutes les victimes sont des élèves des 2 yéshivot de Merkaz Harav.

Elie Bin, directeur du Maguen David Adom (MADA) a demandé d’élever l’état d’alerte dans tout le pays suite à l’attentat. Le nombre des ambulances sera doublé. La police a elle aussi élevé l’état d’alerte dans tout le pays.

Fondée par le Rav Avraham Itshak Hacohen Kook zts"l, la yéshiva Merkaz Harav est la plus en vue du sionisme religieux. Elle a été dirigée pendant de nombreuses années par le Rav Avraham Shapira zts"l, décédé il y a peu de temps. Merkaz Harav comprend deux institutions: la première accueille des jeunes âgés de plus de 18 ans et la seconde est un lycée yeshiva pour adolescents. Le jeudi soir est le jour le plus chargé de la semaine, les élèves des deux yéshivot se réunissant par groupes pour étudier ensemble. Ce soir, des élèves d’autres yéshivot se sont rendus à Merkaz Harav pour célébrer le début du mois d'Adar, et l'approche de la fête de Pourim.


Aharon Franco, le chef de la police de Jérusalem, a indiqué qu'un officier de Tsahal, David Shapira, qui habite à proximité et est un ancien élève de la yéshiva, a tué le terroriste et deux inspecteurs de la police se sont assurés qu’il était bien mort.


Un des directeurs de la yéshiva, David Simhon, a déclaré sur Arouts 2 qu'au départ, les coups de feu n'ont inquiété persopnne, étant donné que les gens pensaient qu'il s'agissait de pétards en l’honneur de Pourim.


Un groupe de terroristes aurait revendiqué l’attentat, il s’agirait des "brigades libres de la Galilée" au nom d’Imad Moughniyeh, un des chefs du Hezbollah tué le 13 février. Le terroriste possédait une carte d’identité israélienne et résidait au village de Jabel-Moukaber près de Jérusalem. 

Suite à l’attentat, des cris de joie se sont faits entendre à Gaza. Des convois de véhicules se sont déplacés en klaxonnant, des Palestiniens ont tiré en l’air pour exprimer leur contentement. Les Palestiniens ont appelé les organisations terroristes à "continuer à commettre des attentats contre Israël". Dans plusieurs endroits, des sucreries ont été distribuées.

La police a d’abord supposé qu’il y avaient 3 terroristes, dont deux qui auraient été tués à l’intérieur de la yéshiva. Puis on a craint qu’un troisième s’était enfui et une chasse à l’homme a commencé avant que la situation ne se clarifie. 

Arouts 7

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Israel attentat analyse pourquoi le Mercaz Harav?

Par Mati Ben Avraham à Jérusalem

Le terroriste, domicilié à Djebel Moukaber, un quartier arabe accroché sur le flanc sud-est de Jérusalem, devait bien connaître ce centre d’études talmudiques, et son rôle.

Le Mercaz harav, situé à proximité de l’entrée ouest de la capitale, a été fondé en 1924 par le premier grand rabbin de Palestine-Eretz Israël, Avraham Ytzhak Ha Cohen Kook, l’une des plus grandes figures du monde religieux orthodoxe ashkénaze. Prenant le contre-pied de ses pairs, il avait soutenu le sionisme laïc, voyant en lui une étape nécessaire dans l’économie messianique juive.

A sa mort, en 1935, le flambeau fut repris par son fils, le rabbin Zvi Yéhouda Ha Cohen Kook. Sous sa direction, le sionisme religieux allait peu à peu affiner le rôle qui lui incombait dans la stratégie divine de la rédemption, en tant que relayeur du sionisme laïc. En ce sens, la guerre des six-jours fut interprétée comme le signe évident de l’entrée dans l’ère messianique.

Peu à peu, le Mercaz Harav devint l’école de pensée de la rédemption par la terre. De ses murs est sorti Goush Emounim, le bloc de la foi, qui allait lancer des milliers de jeunes couples, et de moins jeunes s’implanter en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.

Dans ses murs s’est forgée la formule des “Yéchivot Esder”, qui allaient permettre aux jeunes religieux d’accomplit leur service militaire sans se couper de leurs études du sacré. C’est du Mercaz Harav qu’ont surgi ces jeunes dirigeants qui allaient investir le Parti National Religieux.

L’influence du Mercaz Harav fut telle que, pour des premiers ministres, des ministres, être invités à discourir en son sein était un passage obligé.

Et qui n’a vu, lors du jour anniversaire de la réunification de la ville, le défilé dansant et chantant, drapeaux au vent, de ses étudiants, de ses rabbins dans les rues de la capitale jusqu’au Mur des lamentations, ne saura jamais ce que foi veut dire.

Certes, au cours des quinze dernières années, l’influence politique du PNR a fortement fléchi. Mais le Mercaz Harav demeure la place forte du sionisme nationaliste religieux.


IsraelValley 06/03/08

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Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU observera t´il une minute de silence à la mémoire des « saints du haut lieu sioniste religieux » ?

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