Sheikh Hassan Nasrallah, dit Nasrallah le Téméraire en armure de blabla.

Publié le par mai_si

« Point n'est besoin d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer »
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04.02.2008                                  Maître Bertrand RAMAS-MUHLBACH 
                                     LES SEULS RESPONSABLES
Les conclusions du rapport Winograd publiées ce 31 janvier 2008 ne devraient pas conduire au cataclysme politique que certains prédisaient. Le document a mis en évidence les erreurs commises par Tsahal et ses carences dans son devoir de protection des populations israéliennes mais est resté nuancé sur les responsabilités du gouvernement eu égard au «caractère nécessaire, raisonnable et légitime de l'action d'envergure menée au cours de l'été 2006».

Les conclusions du rapport ont naturellement suscité des réactions multiples dans la classe politique israélienne avec d'un coté, un soulagement pour le gouvernement contre lequel aucun manquement grave n'a été relevé, alors que du coté de l'opposition, les appels à la démission du Premier Ministre Ehud Olmert et à l'organisation d'élections anticipée se multiplient.

En réalité, la tristesse des familles endeuillées au cours de l'été 2006 ne doit pas faire oublier les seuls responsables, en l'occurrence les ennemis d 'Israël qui appellent régulièrement à sa destruction et qui mettent tout en ouvre pour déstabiliser le pays.

L'attaque menée par le Hezbollah le 12 juillet 2006 a coûté la vie de 8 soldats, l'enlèvement de deux autres et est à l'origine de l'envoi de dizaines de missiles Katioucha sur les villes du nord d'Israël. Elle n'est toutefois pas le fruit du hasard.

Le Sheikh Hassan Nasrallah avait déclaré le 23 mai 2006 sur la chaîne Al Manar TV: «Il y a un an, à Bint Jbeil, j'ai dit que la résistance avait plus de 12 000 missiles. [...] Depuis plusieurs années - depuis 1992, plus précisément - la résistance possède un arsenal de missiles significatif et respectable, tant par sa quantité que sa qualité. Ainsi, je peux vous assurer que le nord de la Palestine occupée est entièrement à la portée des missiles de la résistance libanaise. Bien sûr, ceci n'est que le minimum.
Quant à atteindre les régions plus éloignées que le nord, moins on en dit, mieux ce sera. Nous n'avons pas de raison de dire si nous possédons ou non une telle capacité.»

Ainsi, l'absence d'ambiguïté des déclarations du Hezbollah justifiait l'intervention militaire au Liban au cours de l'été 2006 même si la méthode employée s'est avérée critiquable. Il n'en demeure pas moins que le véritable problème posé à Israël est celui d'individus improprement qualifiés de terroristes qui considèrent la Palestine comme une terre arabe occupée par des juifs qu'il convient de déloger.

Si les propos tenus par Nasrallah étaient sortis de la bouche d'un responsable politique libanais influent, il se serait agi d'un « casus belli » justifiant une déclaration de guerre mais la technique des ennemis d 'Israël est bien plus insidieuse. Tous ceux qui aspirent à la disparition de l'Etat juif ont effectivement compris que le mode de la guerre conventionnelle (dans lequel un pays déclare la guerre à un autre), n'est pas adapté compte tenu de la supériorité militaire incontestable de l'Etat d 'Israël. Aussi, est-il préférable de lui substituer une technique différente consistant dans l'occupation et le contrôle politique et militaire d'un territoire particulier (le sud Liban en l'occurrence) et d'y lancer des attaques présentées comme étant des actes de résistance puisque la notion même de résistance sous-tend une forme de défense légitime.

Ainsi le Hezbollah peut-il se présenter comme un parti politique libanais qui dispose d'une représentation à l'assemblée parlementaire, d'un programme politique et d'un ensemble de structures caritatives d'aide à la personne, alors que dans le même temps, il est parfaitement autonome par rapport au système politique libanais, dispose d'une marge de manouvre grâce à son armée et son partenariat logistique avec la Syrie et l'Iran (dont il constitue le bras armé), et agit en vertu de sa propre doctrine selon laquelle il ne fait que résister à l'occupation israélienne.

Sa justification est simple : si la résolution 1559 (adoptée le 2 septembre 2004 par le Conseil de sécurité des Nations Unies) a prescrit le retrait des forces syriennes stationnées au Liban et le démantèlement effectif de toutes les milices, le Hezbollah soutient que le Liban est partiellement occupé compte tenu de la présence israélienne sur les fermes de Cheba'a occupées en 1967 par Israël puis intégrée au territoire israélien lors de l'annexion du Golan. Ce territoire qui n'a jamais figuré sur les cartes libanaises est revendiqué par le Liban (devenu indépendant en 1943) depuis les années 50 bien alors que ce soit la France, puissance mandataire, qui a fixé la frontière syro-libanaise en 1930 et attribué les Fermes de Cheba'a à la Syrie.

Bien évidemment, la présence israélienne sur les fermes de Cheba'a n'est qu'un prétexte pour le Hezbollah car la finalité, selon les propres termes de Nasrallah, reste la libération de la Palestine, et non la libération d'un territoire d'une surface de 25 Km2 situé au nord ouest du Mont Hermon.

En tout état de cause, il est utile de souligner les similitudes avec le mode de fonctionnement du Hamas sur la bande de Gaza : il s'agit encore d'un groupe qui prend politiquement le contrôle d'une région, qui offrent des services sociaux à la population, qui dispose des mêmes sources d'approvisionnement en armes, qui revendiquent les mêmes intentions au regard d'Israël et qui présente ses actes comme s'inscrivant dans un processus de résistance.

Pour ces groupuscules militaires palestiniens ou libanais, la fin, en l'occurrence l'éviction des juifs de Palestine, justifie les moyens et notamment l'absence de considération de la personne humaine qu'elle soit juive ou musulmane. Seule compte la disparition de l'entité juive comme l'a encore rappelé Mahmoud Ahmadinejad ce 30 janvier 2008 lors d'un discours prononcé à Bouchehr.

A cette occasion, le Président iranien a indiqué que «le peuple palestinien croyant fera tomber de son bras fort le dernier rideau sur le théâtre de marionnettes du régime de l'imposture», que les jours d'Israël était comptés et que ceux qui restent silencieux face aux crimes de ce régime et le soutiennent doivent avoir conscience qu'ils participent au massacre du peuple palestinien et seront jugés un jour ou l'autre.

De tels propos devraient conduire à un rapprochement des membres du peuple d 'Israël plutôt qu'à une exploitation politicienne des erreurs commises lors de la seconde guerre au Liban. Il sera alors possible de montrer à Mahmud Ahmadinejad que de ce théâtre de marionnettes, il n'en est que le guignol.

http://www.israelinfos.net/archives/anpo080204.htm

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